« Parce que l'Art au travail me permet de jeter sur l’entreprise, un regard différent, un regard sensible et poétique tout en permettant aux employés d’exprimer leur créativité par la continuité de la forme par la discontinuité de la matière (…) En d'autres termes, par le biais de l’art, les employés sont invités à échanger, à formuler dans le respect des autres leurs problèmes, leurs insatisfactions, leurs objections ou doutes, puis y répondre en travaillant ensemble à trouver des solutions. Déjà bien implantée dans le domaine municipal ou communautaire, un peu partout dans le monde et particulièrement dans la région de Vaudreuil-Soulanges, la médiation culturelle a fait son entrée dans les entreprises Danièle Henkel Inc. La célèbre ex-dragonne, qui dirige une entreprise devenue leader dans l’univers du mieux-être, de la santé et de la prévention, s’est toujours fait remarquer par son dynamisme, son charisme et… son esprit novateur. Considérée comme visionnaire, elle aussi a évalué les bénéfices et les bienfaits que pourraient procurer à son personnel un projet de médiation culturelle bien mené. L'ensemble du projet a été filmé par La Fabrique Culturelle / Télé-Québec, qui vient de mettre la capsule vidéo en ligne. Le projet a donner naissance à un luminaire réalisé par les employés de l’entreprise avec uniquement du matériel et des produits qu’ils utilisent quotidiennement dans le cadre de leur travail : enveloppes, draps et combinaisons de soins, Gants Renaissance, pièces d’équipements… Temporairement placée dans la salle de formation, en attendant la rénovation des bureaux, l’œuvre sera officiellement inaugurée sous peu, après avoir trouvé sa place définitive dans la hall d’entrée de l’entreprise. Un projet parrainé par Culture Montérégie Parce que l’art est un vecteur de bonheur, d’innovation et de développement économique, Culture Montérégie travaille à créer des ponts entre le milieu culturel et celui des affaires. Pour ce faire, il offre de l’information et de l’accompagnement pour les projets d’art en entreprise. Sabrina Brochu, agente de développement et de service aux membres se fera un plaisir de vous renseigner. : https://www.culturemonteregie.qc.ca/arts-affaires-monteregie-creer-avec-succes/ Paru dans Talents d'ici. Un monde qui change au quart de tour, une cadence qui nous impose d’être toujours plus productif et ce nécessaire besoin de vouloir toujours atteindre la perfection sont autant de facteurs de stress, d'inquiétude, voire même de découragement pour certains. Dieu merci, il y a le wabi-sabi! Ce terme japonais, qui n'a rien à voir avec les sushis, énonce un principe d'esthétique qui pourrait se définir comme l’imperfection dans la beauté et pourquoi pas... comme la beauté de l'imperfection! C’est le maître Sen No Rikyū (1522-1591) qui a posé les fondations de cette philosophie pratiquée aujourd’hui à travers le monde, notamment au travers de la cérémonie du thé. Le wabi-sabi (侘寂) désigne un concept esthétique qui réunit deux principes : le wabi qui fait référence à la plénitude que l'on peut éprouver face aux phénomènes naturels et le sabi, qui pourrait se définir comme l'appréciation de l'ancien, cette sensation que l'on peut éprouver face aux choses dans lesquelles on peut déceler le travail du temps (vieillesse des êtres et des choses, patine des objets). Autrement dit, le wabi-sabi c’est apprendre à retrouver la beauté dans sa plus simple expression, dans le dépouillement, dans la rusticité…. dans les choses, telles qu’elles sont. Une simple fleur parfaitement disposée sur une planche de bois vieilli l'exprime très bien.
Sensible à toute forme d’art, j’ai toujours eu une certaine attirance pour pour ce mode de pensée avant même que j’en connaisse l’existence. J’apprécie tout ce qui prône l'harmonie avec la nature, la beauté sans artifice, la spontanéité et l'absence de prétention de l'imperfection naturelle. Cette forme, m’inspire et confirme mon intérêt à produire des œuvres ou l’esthétisme s’exprime dans sa plus simple expression. Il évoque pour moi la quintessence d'une beauté capable d'affronter le temps, malgré le sentiment de fragilité qu'il évoque. C’est par ce chemin que j’ai pris la mesure de ma condition d’artiste et ma raison de créer. Les matières brutes sans sophistication, la beauté des objets qui ont du vécu, les vieux meubles, les objets récupérés, tous porteurs du savoir-faire des anciens et d'années d’histoire cumulées, m’attirent et m’inspirent. C’est un peu à cause de cette philosophie japonaise que j’ai développé le goût de la recherche et l’expérimentation avec une lente maturation d'idées dont je ne vois jamais le bout. Si l’art résulte de l’alliance étroite de l’idée et de la forme, je comprends mieux pourquoi j'aime créer avec des éléments recyclés et pourquoi j’ai tant de plaisir à transformer la matière. Cette force qui, comme un aimant sur une boussole, me donne l’envie d’agir et de rendre à la nature ce qu’elle m’offre jour après jour. Si tous les artistes n'empruntent pas cette voie, je constate néanmoins que depuis quelques années, l'art et la culture semblent de plus en plus s'imprégner des notions et des valeurs essentielles mises en avant par les principes du développement durable. Je suis très heureuse de voir que de plus en plus de créateurs adhèrent à ces valeurs et que de nombreuses oeuvres publiques sont désormais empreintes de cet esprit. Ce n'est peut-être pas encore du wabi-sabi, mais ça commence à y ressembler... Selon Christopher A. Weidner, expert en feng shui, "le wabi-sabi signifie se consacrer à l’essentiel, être pleinement soi - rien de plus, rien de moins". Nous portons tous en nous tout ce dont nous avons besoin pour nous sentir heureux et créer. Il suffit de s’en tenir à notre passion et rester authentique.
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